Articles de vingtansapresweb
Je cuisine.
Quelque soit le geste, imprécis ou hésitant, l'important est de trouver une autre manière de faire, de détourner les habitudes d'avant pour recréer ses geste et y trouver son iindépendance.
Faire seule avec détermination, patience.
Apprendre
C’est un travail de tous les jours qui permet de se connaître et de progresser : le plus important se fait dans les premières années qui suit le traumatisme car il faut appréhender une vie différente avec le handicap :
- En premier lieu, il y a l’appropriation de mon nouveau corps : faire seule le plus possible est un gage d’indépendance (même si je recours parfois à l’aide d’une tierce personne pour certains actes de la vie quotidienne). Ne pas confondre autonomie et indépendance. Je dois faire preuve d’ingéniosité et de créativité pour détourner les gestes que je ne peux plus faire. Ces adaptabilités me rendent beaucoup de service tous les jours.
- En second lieu, il y a l’appropriation de cette nouvelle image : la présence du fauteuil roulant peut s’avérer être un frein pour aller vers l’autre. C’est l’effet du miroir que nous renvoient des regards curieux : ils peuvent toucher notre identité propre mais nous invite aussi à s’ouvrir au monde et transformer ces pensées en potentialités pour permettre un vivre ensemble.
- Et, enfin, laisser faire le temps : Paris ne s’est pas fait en un jour ! Par transmission par un pair ou par simple expérimentation, l’apprentissage est permanent. Les gestes acquis pendant la rééducation ne s’oublient jamais et s’entretiennent régulièrement.
Le fauteuil roulant
Le handicap pour moi est indissociable du fauteuil roulant. L’important est de s’approprier ce moyen de locomotion à l’intérieur avec le fauteuil manuel et surtout à l’extérieur en fauteuil électrique. Il devient habilitant et fait partie de mon corps : mes roues sont mes jambes, le volume que je représente est imposant et requiert la maîtrise d’un espace suffisant pour circuler librement. J’ai adapté mon domicile pour y vivre sans contrainte. Le plus difficile est d’être confrontée à un environnement extérieur hostile par le manque d’accessibilité des lieux. L’image que je représente avec le fauteuil roulant s’est construite très vite sans créer de barrières physiques, ni psychologiques. Sinon, la peur d’aller vers l’autre ou l’appréhension de la société par rapport au handicap peut vite entraîner l’isolement ou la discrimination.
Je surfe ...
Si je devais nominer l’outil les plus indispensable pour garantir mon autonomie et faciliter mes transferts fauteuil/lit ou fauteuil électrique/fauteuil manuel ou fauteuil/voiture, je choisirais sans hésiter ma planche de transfert.
Loin de celle créée en 1997 qui n’est plus homologuée d’ailleurs, j’ai fait l’acquisition de ce nouveau modèle forme banane.
L’avantage de cette planche est de pouvoir glisser sur les fesses d’un point à un autre lorsque les muscles ne permettent de soulever celles-ci. Je réalisais seule cette opération mais depuis la fracture du fémur, j’attends la présence d’une aidante pour me monter les jambes, devenues trop lourdes.
une petite vidéo est plus parlante, ...
Je rends mon geste efficace ...
Ernest Hemingway a dit « maintenant, ce n’est pas le moment de penser à ce que tu n’as pas. Pense à ce que tu peux faire avec ce que tu as ».
Cette phrase est la parfaite illustration de l’adaptation de nouveaux savoir-faire, de gestes différents et singuliers qui vont me faciliter la vie au quotidien. Conçus par les ergothérapeutes, ils sont personnalisés car ma main a du mal à tenir une fourchette par exemple et me permettent de détourner les gestes ordinaires.
Se connaître
La phrase de Socrate « Connais-toi toi-même » constitue l'un des piliers de la philosophie car elle invite à comprendre comment nous fonctionnons en faisant de notre pensée, de notre être et de notre réflexion un sujet d'interrogation.
Un vaste programme qui invite à connaître nos forces, nos faiblesses. Lorsqu’on est porteur d’un handicap, les déficiences peuvent être vite des freins ou des limites pour s’affirmer et trouver une place dans la société. Nos interactions au quotidien et le regard de l’autre entraîne peuvent déstabiliser et accentuer cette différence qui nous caractérise.
L’important est de porter notre attention sur ce que l’on peut encore faire en agissant sur mes capacités motrices, intellectuelles, sensorielles, émotives. La personne que je suis est en mesure de savoir gérer son savoir, son savoir-être et son savoir-faire. Mais, la plus grande capacité réside dans l’adaptabilité aux situations.
L’apprentissage par la pratique est aussi un excellent moyen de pallier à une difficulté ou de découvrir d’autres possibilités.
Confiance
Avez-vous eu certaines craintes ou appréhensions concernant vos choix ou vos orientations ? Avez-vous été confronté à des refus ou des rejets concernant un projet ? Des freins peuvent nuire à la prise de décision et à la projection. Oublions simplement les barrières que l’on s’impose sans vouloir avancer ! C’est croire en soi, c’est évaluer son estime de soi comme un écrin de valeurs riches et intenses, c’est développer une force, un lâcher prise et aller de l’avant !
Le soutien de l’entourage est souvent là pour nous encourager et stimuler notre appétit trop fragile. Un accompagnement est parfois nécessaire pour retrouver des réflexes oubliés et une motivation perdue. Un déclic peut provoquer la prise de conscience de nos peurs injustifiées et la joie enfin de profiter du présent et du futur.
La construction
Un projet de vie se construit.
Pour assurer des fondations solides, je choisis de me fixer des priorités avec MES envies, MES désirs qui détermineront MES objectifs.
Définir mes envies, c’est choisir ce qui me convient le plus, me satisfait, me réjouit : activités, mode de vie, fréquentations, rythme … Chacun donne un sens à ce qui a de l’importance dans son futur proche ou éloigné.
C’est définir aussi les priorités : entre ce qui est urgent et ce qui va demander plus de temps, de maturation.
Ce qui me permettra de planifier dans le temps mes objectifs, avec autodétermination.
CONNEXION
Lorsque je me retrouve en forêt, au milieu des arbres, mon esprit s’apaise. Tout d’abord, grâce au calme qu’y règne. Puis, j’apprécie la grandeur de la nature qui résiste au temps, aux intempéries, elle symbolise le courage, l’endurance ou l’immortalité. Chaque arbre est d’une espèce différente mais ils cohabitent très bien. Leur matière qu’est le bois est symbole de protection et de refuge. Me promener en forêt rassemble tous ces critères surtout quand on s’appelle Sylvie !
RESILIENCE
Symbole de cette renaissance, l’arbre a toutes les vertus qui vont garantir sa longévité et les bienfaits qu’il apporte au quotidien. Il est droit, fier de ses racines, se réjouit des saisons qui passent avec son feuillage qui change. Qu’importe il résiste au temps qui passe et arbore avec prestance cette endurance. Alors, pensez comme un arbre et nourrissez-vous de ses qualités !
Trouver son chemin de vie
La recherche d'une spiritualité apaisante, bienveillante m'a conduit vers le chemin de la foi.
Le réconfort au quotidien à la pensée même d'être entendue, la rencontre de personnes partageant ce même esprit, l'accompagnement qu'il procure dans des moments difficiles et sa présence à mes côtés, font de Dieu un compagnon de route, un guide divin.
Cette homélie reprend cette idée.
Merci
La reconnaissance d’être soutenue doit être remerciée : on peut croire à la puissance divine, à l’influence positive de nos anges gardiens qui nous révèlent leur présence par de petits signes journaliers, à un destin marqué de mauvais comme de jolis moments, à un karma dans son ensemble qui nous suit dans nos actions au quotidien, … pour cela, je dis MERCI pour cette protection et cette bienveillance.
Ecriture
S’il existe un domaine dans lequel la créativité s’exprime, c’est bien dans l’art en général. Chaque artiste exploite cette liberté à travers son domaine de prédilection que ce soit la peinture, la sculpture ou la photographie, … et pour moi, l’écriture.
Mes mots transcendent ma pensée pour mieux sublimer le lecteur, je jongle avec les rimes, les sonorités, le rythme, le sens du texte, l’histoire …. Pour délivrer au bout du compte un message, susciter la réflexion, interpeller la sensibilité.
J’ai participé à plusieurs reprises à des expositions avec mes amis artistes pour y trouver une place et montrer la légitimité de cet art, un dialogue avec moi-même et une rencontre avec l’autre : c’est le but de mon blog « egographie ».
http://www.egographie.fr/
Toucher notre sensibilité
Pourquoi l’art réveille notre sensibilité ?
Il fait appel aux sens : la vue d’une œuvre peut vous transporter et créer une émotion. La lecture d’un texte peut produire aussi cet effet en exacerbant vos sentiments, vos souvenirs, vos pensées. Cela comporte une dimension plus spirituelle plus qu’intellectuelle: c'est ce que notre coeur ressent.
J’ai acheté à plusieurs reprises des œuvres à mes ami(e)s artistes parce qu’elles m’ont interpellée. Que représentent-elles à mes yeux ? Quelle place pourront-elles occuper chez moi ?
Poppy le chat avec son papier découpé, Agnès Deschamps et ses animaux colorés, Daniel et ses sculptures en bois, Nadège et ses dessins énergétiques, les coquelicots de Claude
Curiosité
La curiosité est l’ouverture des sens, de l’esprit: elle permet d'explorer d’autres formes de culture, comme le théâtre, la musique, le cinéma, la lecture, que j’apprécie aussi beaucoup. Je m’intéresse tout autant à l’histoire, aux personnages, à la mélodie, au texte, etc… Chaque opus raconte quelque chose avec son interprétation. L’imagination de l’auteur est incroyable, le message transmis interpelle, le moment de partage est une source d’évasion.
Singularité
« Etre ensemble sans être dilué ; être unique sans être isolé. »
Chaque individu est unique et se distingue de l’autre par sa singularité. L’acceptation de la différence, lorsqu’elle est visible, est une affaire de société, une construction sociale. Sortir des préjugés et laisser chacun agir et vivre librement permet de lutter contre ces barrières physiques, sociales, raciales, sexistes qui enferment les identités. A l’image de cet édifice construit de pierres, nous sommes tous de petites pièces toutes différentes et chacune à sa place. Je joins cette homélie qui rappelle l’essentiel.
SERENITE
Quoi de mieux qu’un chemin en forêt pour se vider la tête, il suffit de suivre ce parcours tracé en respirant très fort. S’imprégner de l’ambiance selon la saison et savourer l’instant présent. On y découvre çà et là des petits trésors que je ramène chez moi, un caillou, une branche de bois mort, …