Quelque soit le geste, imprécis ou hésitant, l'important est de trouver une autre manière de faire, de détourner les habitudes d'avant pour recréer ses geste et y trouver son iindépendance.
Le handicap pour moi est indissociable du fauteuil roulant. L’important est de s’approprier ce moyen de locomotion à l’intérieur avec le fauteuil manuel et surtout à l’extérieur en fauteuil électrique. Il devient habilitant et fait partie de mon corps : mes roues sont mes jambes, le volume que je représente est imposant et requiert la maîtrise d’un espace suffisant pour circuler librement. J’ai adapté mon domicile pour y vivre sans contrainte. Le plus difficile est d’être confrontée à un environnement extérieur hostile par le manque d’accessibilité des lieux. L’image que je représente avec le fauteuil roulant s’est construite très vite sans créer de barrières physiques, ni psychologiques. Sinon, la peur d’aller vers l’autre ou l’appréhension de la société par rapport au handicap peut vite entraîner l’isolement ou la discrimination.
Si je devais nominer l’outil les plus indispensable pour garantir mon autonomie et faciliter mes transferts fauteuil/lit ou fauteuil électrique/fauteuil manuel ou fauteuil/voiture, je choisirais sans hésiter ma planche de transfert.
Loin de celle créée en 1997 qui n’est plus homologuée d’ailleurs, j’ai fait l’acquisition de ce nouveau modèle forme banane.
L’avantage de cette planche est de pouvoir glisser sur les fesses d’un point à un autre lorsque les muscles ne permettent de soulever celles-ci. Je réalisais seule cette opération mais depuis la fracture du fémur, j’attends la présence d’une aidante pour me monter les jambes, devenues trop lourdes.
Ernest Hemingway a dit « maintenant, ce n’est pas le moment de penser à ce que tu n’as pas. Pense à ce que tu peux faire avec ce que tu as ».
Cette phrase est la parfaite illustration de l’adaptation de nouveaux savoir-faire, de gestes différents et singuliers qui vont me faciliter la vie au quotidien. Conçus par les ergothérapeutes, ils sont personnalisés car ma main a du mal à tenir une fourchette par exemple et me permettent de détourner les gestes ordinaires.